Vers un retour des utilisateurs sur le marché de l’immobilier d’entreprise ?

Ces derniers mois, en réponse à l’incertitude ambiante, les conditions de financement et d’octroi de crédit ont été fortement durcies. Les banques retrouvent une certaine frilosité et inscrivent la solvabilité de leurs clients au cœur de leur politique d’accord de prêts. En parallèle, dans l’objectif d’endiguer encore un peu plus une inflation galopante, la BCE continue de réviser à la hausse ses taux directeurs, compressant encore un peu plus les marges des banques. Résultats : le dialogue entre parties prenantes s’allonge, les opérations se rééquilibrent et sont parfois malheureusement repoussées voire avortées.

Dans ce contexte, les utilisateurs industriels et logistiques seraient en mesure d’adopter une approche patrimoniale de leur immobilier. Moins tributaires des aléas macro-économiques et financiers, la fenêtre actuelle de tir leur est favorable. Les décisions sont moins longues à prendre et le tissu productif fait pour l’heure gage de sécurité auprès des banques plus enclines à financer des opérateurs dont la bonne santé économique et la pérennité de leur activité est rapidement (et hautement) avérée. 
Ce souhait d’acquisition se généralise mais reste principalement exprimé par les PME/PMI plus que par les grands groupes qui préfèrent externaliser leur patrimoine afin de conserver en agilité via des baux commerciaux et réinvestir directement dans leur système productif.

Pour autant, les investisseurs continuent structurellement de dominer le marché : l’offre à pourvoir (vacante, blanc et gris) à fin 2022 est principalement disponible à la location (89 % de l’offre logistique en France / 76 % pour les locaux d’activités en Ile-de-France), dans la lignée de la tendance observée ces dernières années. Toutefois même si un renversement est difficilement envisageable, certaines autorités administratives conditionnent dorénavant la délivrance des permis de construire à la proposition de solutions à l’acquisition pour les utilisateurs.

Cette question n’a pas fini de faire couler de l’encre et met en évidence  un nouveau maillon parmi tant d’autres qui vient transformer et faire évoluer les paysages immobiliers vers de nouveaux paradigmes. Si dans les chiffres le retour des utilisateurs ne se confirme pas encore et que l’amorce reste balbutiante : il sera intéressant de dresser un premier bilan dans quelques mois. 

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