Parole d'experts
Il faut aider le commerce et anticiper les évolutions du secteur
Entretien avec Margaux Pemzec, Manager de centre-ville à Mantes-la-Jolie.
juin 28, 2023

La commune de Mantes-la-Jolie bénéficie, depuis septembre 2020, du dispositif Action Cœur de ville. Grâce à ce dispositif, dont une deuxième version a été lancée en février dernier, elle a limité son taux de vacance à 10 %, contre 12,5 % en moyenne dans la région Ile-de-France. Elle a également vu son trafic augmenter et son offre commerciale se moderniser.
En quoi consiste votre action auprès de Mantes-la-Jolie ?
Un Office du commerce au service de l’innovation commerciale été créé en 2019. Il est piloté sous l’impulsion du maire Raphaël Cognet et de l’adjointe à la dynamisation commerciale, Nathalie Aujay. Ce guichet unique a pour mission d’accompagner les commerçants et les porteurs de projets et d’organiser l’animation du commerce en centre-ville. Il s’assure du bon suivi de la stratégie de développement commercial, notamment de l’application du plan marchand et de l’écosystème de la ville. Il joue également le rôle d’antenne et de relais pour la collectivité.
Depuis juin 2021, l’Office du commerce a reçu plus de 1 000 visiteurs, dont deux tiers de commerçants et un tiers de porteurs de projets. Une trentaine de projets ont ainsi été concrétisés. Ils s’inscrivent dans une réflexion globale autour du centre-ville, portant sur l’adaptation des espaces publics aux nouveaux commerces, la lisibilité de l’offre pour les consommateurs, la mise en place de logiques de circulation et de stationnement, ainsi que sur le positionnement des commerces en fonction de leurs besoins (flux, patrimoine, etc.).
Quels sont les outils pour redynamiser le centre-ville ?
Le premier levier est financier, à travers la création d’un fonds à l’innovation commerciale qui vise un triple objectif : accompagner la montée en gamme des commerces via la création d’une Charte des devantures et terrasses, guider les commerçants grâce aux services de l’Office du commerce et les inciter financièrement, à travers des aides directes à la modernisation des devantures, la réalisation de travaux et à l’accessibilité des commerces.448 000 euros ont été distribués, dont 300 000 euros pris en charge par la ville et 148 000 euros par l’État. 35 commerces ont ainsi été rénovés et financés, pour une valeur de travaux d’1,9 million d’euros. Ils bénéficient également de primes à l’implantation, d’un montant de 4 000 euros et jusqu’à 9 000 euros de bonus en cas de reprise d’un local vacant depuis plus de 6 mois ou de départ à la retraite, pour les multi-investisseurs et les porteurs de concepts digitaux ou absents sur le territoire, créateurs de plus de deux emplois. Après le succès remporté par ce premier fonds, un second vient d’être lancé, orienté vers l’éco-durabilité des commerces.
Comment les collectivités maîtrisent-elles le foncier ?
Son objectif est d’atteindre les 5000 m² GLA, soit 10 à 12 % des murs situés en centre-ville. Enfin, cette foncière permettra de maîtriser les loyers dans les rues stratégiques et de proposer une offre cohérente par rapport au prix d’acquisition et à l’activité ciblée. Nous prônons le principe de loyers évolutifs, indexés sur le chiffre d’affaires des enseignes et d’un partenariat gagnant-gagnant entre bailleur et commerçant.
Faut-il réinvestir dans l’animation commerciale ?
Nous sommes notamment très heureux de voir revenir dans le centre de Mantes-la-Jolie un franchisé tel que le chocolatier Leonidas, signe que la ville a retrouvé son attractivité d’origine. Plutôt que de se battre contre les changements du marché, nous préférons nous appuyer sur les forces du centre-ville que sont les commerces de bouche et son patrimoine : un environnement unique que l’on ne retrouve pas dans les centres commerciaux et que recherche les consommateurs.
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